Felix Baumgartner est un autrichien âgé de 43 ans. Il a établi le 14 octobre dernier 3 nouveaux records du monde : le plus haut vol d'un homme en ballon (39 045 km), la chute libre la plus importante (36 529 km) et le premier homme à avoir franchi le mur du son (1342.8 km/h), la vitesse du son s'établissant à 1227 km/h. Ces exploits ne pouvaient être réalisés que par lui. En effet, il compte plus de 2500 sauts en chute libre à son actif, s'est déjà essayé à tous les types de vol (parachute, hélicoptère, ballons à gaz...), a été, en 1997, champion du monde de base jump et s'est lancé du viaduc de Millau (343 m) par exemple. Sa traversée de la Manche entre Douvres et Calais, en 2003, grâce aux ailes de carbone, lancé à partir d'un avion, reste une expérience notable.
Felix et ses ailes de carbone, 2003 Distance Douvres-Calais
Après 5 longues années de préparation, l'Autrichien et son équipe sont fin prêts pour la réalisation de leur projet en ce 14 octobre 2012 dans la zone désertique de Roswell aux Etats-Unis où les conditions météorologiques sont parfaites : il n'y a pas de vent et le ciel est dégagé. Sa combinaison est capitale et joue un rôle très important. En effet, arrivé dans la stratosphère, la pression atmosphérique est très faible ce qui entraîne l'ébullition de l'eau à 37°C, soit la température de notre corps. Elle permet donc de conserver une pression atmosphérique supportable par l'organisme. De plus, aux alentours des 15 000 m d'altitude, la température atteint environ les -55 °C. Pour éviter la paralysie, cette combinaison a été conçue pour résister aux températures allant de -68 à 38°C. Elle est aussi équipée de plusieurs réserves d'oxygène et de 3 parachutes qui lui permettront d'atterrir, dont l'un s'ouvrirait lors d'une perte de connaissance.
Constitution de la combinaison (Journal L'Equipe, 15/10/12) Le ballon est gonflé d'hélium, qui au départ est petit et étiré. Dans la stratosphère, il sera rond et bien gonflé car les gaz se dilatent lorsque la pression atmosphérique est faible. Ce phénomème est aussi à prendre en compte : Felix, avant son départ, a respiré de l'oxygène pur, pour éliminer l'azote présent dans son organisme. (Cela aurait pu créer de graves troubles en se mélangeant avec le sang de l'estomac). Après toutes ces préparations, la cabine pressurisée s'envole donc mettant 2h35 à atteindre la hauteur souhaitée.
A partir des 39 045 m d'altitude, il entame alors une chute libre qui durera 4 minutes 20. Les principaux dangers étaient la perte de connaissance et les vomissements. Pendant plus de 40 secondes, il subit le “flat spin”, c'est-à-dire des moments de vrilles incontrôlées, où le risque d'éclatement de petits vaisseaux dans le cerveau est grand, ainsi que l'évanouisssement du à un trop grand flux sanguin. Les vomissements auraient pu eux aussi arriver, liés à la vitesse et aux mouvements de toupie. Il aurait alors du les retenir pour ne pas s'étouffer avec. Il parvient, comme prévu, à ouvrir son parachute aux alentours des 2000 m. Sa chute aura duré au total une dizaine de minutes.
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L'exploit de Félix Baumgartner |